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LOST ALPHABET
(L’Alphabeto Perduto)
The bell tower struck
nine pm. The woman rubbed her eyes in disbelief, for suddenly, the writing on
the page she was reading simply disappeared. The page was blank. She turned the
next page and the next, then flipped wildly through the book, yet the same was
true for every part of it. Her husband, downstairs on the computer watched as
his word document went blank. There was no place to navigate his files nor to
click off the blank window. In fact, all throughout this Mediterranean town,
every citizen was experiencing the same phenomenon. No one slept, and within an
hour, the news surfaced that the town was the victim of an alphabetic plague. The
virus appeared to favor paper pages and computer screens, throwing letters off
into the air, or terribly distorting them. With the loss of so much vital and
practical information, not only could the town no longer function properly, but
the extraordinary strangeness of the situation scared the public into believing
it was a curse. After burning books and computers in pyres to prevent the virus
from spreading, the people fled.
But the town is
not vacant. There remains behind a less favored
public: the homeless living in the sewers beneath the streets, the poor who had
no means to leave, the outcasts who would not be welcome in a new town, and the
adventurous types among whom count many artists.
These citizens
spread throughout the town, into its grocery stores, clothing stores, pastry
shops, pet shops, artisan shops, and into its vacant apartments. They plant vegetable gardens in the streets
and free the animals. They hang paintings on exterior walls. They move all
manner of furnishings outside to the streets where they belong. Under the sky.
Cut off from the
outside world, the new society must find a substitute for the vulnerable
alphabet. Finding no legible books or manuals, song becomes the mode of storing
information.
They establish
the School of Song. The first community project is to construct towering guitar
fret boards rising many stories high from key buildings in the town. The
buildings themselves, which are hollow structures after all, become in essence
the body of the guitar: the acoustic soundboard. Maidens spin the heavy chords
onto the ‘guitars’, and when plucked, the music reverberates clearly throughout
each neighborhood. The streets and establishments bloom in carnival, with acrobatics,
dramas and farces telling the story of their town.
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L’ALPHABET PERDU
(L’Alfabeto Perduto)
Le clocher a sonné neuf heures. La femme s’est frotté les
yeux, incrédule, car soudain l'écriture
sur la page qu’elle lisait tout simplement a disparu. La page était vide. Elle a
tourné la page suivante et encore une autre, elle a renversé sauvagement à
travers le livre, mais c’était toujours la meme histoire. Son mari, en bas sur
l'ordinateur a regardé son document word qui est devenu tout blanc. Il n'y
avait pas de place pour naviguer ses dossiers, ni de cliquer hors de la fenêtre
vide. En fait, tout au long de cette ville méditerranéenne, chaque citoyen
connaissait le même phénomène. Personne ne dormait, et dans une heure, les
nouvelles ont apparues que la ville avait été victime d'une peste alphabétique.
Le virus semble favoriser le papier des pages et les écrans d'ordinateur, en
lançant les lettres et mots dans l’air, ou les déformant terriblement. Avec la
perte de tant d'information vitale et pratique, non seulement la ville ne pourrait
plus fonctionner correctement, mais la nature bizzare de la situation
extraordinaire a semmé la peur au public en lui faisant croire que c'était une
malédiction. Après avoir brûlé des livres et des ordinateurs dans des bûchers
pour empêcher le virus de se propager, les gens ont fui.
Mais la ville n'est pas vide
de vie. Il reste derrière un public moins favorisé: les sans-abris vivant dans
les égouts sous les rues, les pauvres qui n'avaient pas de moyens de partir,
les insolites qui ne seraient pas les bienvenus dans une nouvelle ville, et les
types aventureux parmi lesquels comptent de nombreux artistes.
Ces citoyens se répandent dans
toute la ville, dans ses épiceries, magasins de vêtements, pâtisseries,
animaleries, magasins d'artisanat, et dans ses appartements vacants. Ils
poussent des potagers végétaux dans les rues et libèrent les animaux. Ils
pendent des peintures sur les murs extérieurs. Ils se déplacent toutes sortes
de mobiliers à l’extérieur dans les rues sous le ciel.
Coupée du monde extérieur, la
nouvelle société doit trouver un substitut pour l'alphabet vulnérable. Ne
trouvant ni livres ni manuels lisibles, la chanson devient le mode de stockage
d'informations.
Ils établissent l'École de la Chanson.
Le premier projet de la communauté est celui de construire des coups de guitare
d’une immense taille qui poussent plusieurs étages au-dessous des bâtiments
principaux de la ville. Les bâtiments eux-mêmes, qui sont des structures
creuses, après tout, deviennent en substance le corps de la guitare: l’instrument
acoustique. Les demoiselles tournent les cordes lourdes sur les «guitares», et
quand pincées, la musique résonne clairement tout au long de chaque quartier.
Les rues et les établissements fleurissent au carnaval, avec des acrobaties,
des drames et des farces qui racontent l'histoire de leur ville.
Haveit Neox
Le 26 février 2013
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